Descente en rivière
- La péteuse de bulles
- 11 juil. 2020
- 3 min de lecture

Parfois, la vie s’affole, c’est comme descendre dans les rapides d’une rivière sans rame. Cette descente renversante abouti inévitablement sur une étendue d’eau calme. Soyons patient et apprenons à suivre le courant sans trop y résister, l’expérience n’en sera que plus enrichissante.
Il nous arrive à tous de traverser des périodes de vie mouvementées. Les événements se bousculent, s’enchaînent. Les problèmes n’arrivent jamais seuls, ils se tiennent en troupeaux plus ou moins grands. Nous accumulons les problèmes, les échecs, les mauvaises nouvelles, les erreurs. Comme si, tout à coup, notre chance avait tournée. Plus cette période s’étire dans le temps, plus elle nous semble impossible à traverser.
Comme tout le monde, j’en ai traversé plusieurs périodes semblables. Chacune éprouvant une partie de moi-même qui demande à être écouté. Plus j’essaie de contrôler, de travailler fort pour faire en sorte que tout s’arrange, plus c’est difficile. Je m’essouffle. Mons cerveau tourne à cent à l’heure et mon corps ne me donne plus une seconde de répit tellement il est en réaction aux événements.
Habituellement, je m’essouffle parce que j’essaie de changer quelque chose qui ne peut être changer. C’est comme nager à contre-courant, c’est contre-productif. Je perçois alors chaque petit événement d’un œil négatif.
Prenons un exemple : J’ai perdu mon emploi, je passe plusieurs entrevues mais rien n’abouti sur une embauche, mon chômage tire à sa fin et j’ai peur de ne plus avoir assez d’argent pour nourrir ma famille. Je suis sur l’autoroute, j’ai une crevaison. Ce sera la cerise sur le sundae! La vie s’acharne contre moi et je me sentirai écrasée sous le poids de mes malheurs.
Pourtant, ce simple événement, mis dans un contexte différent aura un tout autre impact. J’ai un emploi, je suis en vacances et nous venons de prendre la route pour notre destination vacances. J’ai une crevaison. Au pire nous serons irrités de prendre du retard sur notre horaire. Mais il s’agit d’une crevaison. Une simple crevaison. Nous ne la considérerons pas comme diriger contre nous comme s’il s’agissait d’un complot de la vie pour pourrir notre existence.
Le pneu a crevé. Dans les deux cas, c’est un fait! Un point c’est tout! Mais indépendamment de la situation globale, nous en aurons une perception différente. Si nous traversons une période difficile, il se créera une résistance en nous, nous voulons à tout prix que cesse les ennuis. Nous essayons, avec notre mental de « contrôler des événements » incontrôlables.
Apprendre le laisser aller, ou le lâcher prise, est primordial. Prendre les situations pour ce qu’elles sont en réalité, nous permet de relâcher les rênes du mental. Ce faisant, nous pouvons ressentir les parties de nous qui tentent de s’exprimer. Cette partie de nous qui a peur a besoin d’être sécurisé, d’avoir la foi. Cette partie de nous qui se sent agressée a besoin de confiance, d’assurance. Cette partie de nous qui se sent trahi a besoin d’apprendre à vivre pour elle-même, de se reconnaître.
La vie est une expérience, non une punition. Il est facile de profiter de l’expérience quand la route se déroule sans obstacles. Mais on ne devient un expert qu’en apprenant et en pratiquant certaines choses.
Suivre le cours des événements pénibles sans résister, c’est les traverser pour ce qu’ils sont en étant confiants que le calme reviendra. Même si nous ignorons où nous mènera cette aventure, nous devons être confiant que nous serons exactement là où nous devons être. Nous ne pourrons voir les résultats qu’en suivant le courant!
Nous devons apprendre à écouter notre âme qui a son propre langage. Elle nous parle à travers nos émotions, qui, elles, ont un impact direct sur notre corps. Lors de passages difficiles, je me concentre en premier lieu à calmer mon mental. Je commence par ressentir mon corps, je laisse couler le flot de mes idées sans y apporter de jugement. Je les laisse tout simplement être. En peu de temps, les émotions se manifestent. Mes émotions ne font pas parties des événements, elles sont créées de toute pièce…. Par moi. Mes perceptions sont créées par mes expériences, mes croyances, mes limitations. Voilà pourquoi un seul événement peut être interprété différemment par chaque individu.
Reconnaître mes émotions, c’est lever le voile sur certaines parties de moi qui ont été blessées au cours de ma vie. Ces blessures viennent du passé et ce sont elles qui m’empêchent d’utiliser les rames pour descendre les rapides.
Nous devons être patients envers nous-mêmes. Apprendre à descendre les rapides d’une rivière n’est pas inné! Mais si nous faisons confiance à l’eau de la rivière, nous suivrons ses mouvements et nous arriveront en eau calme avec la fierté d’avoir réussi.

Yorumlar